Sur un plan sociétal et médical s’ouvrent des nécessités et possibilités de procréation, nouvelles à l’échelle de l’humanité ou de la société. Et si ces évolutions nous menaient à considérer et vivre plus activement la période préconceptionnelle ?
Concevoir, en liberté et en responsabilité
Sur quelques générations, s’ouvrent de nouveaux possibles pour faire coïncider désir et volonté, projet et réalité : contrôler sa fertilité par la contraception, concevoir ou pas, est libre ; avorter une grossesse non souhaitée est légalisé ; projeter une parentalité dite « non conventionnelle », en solo, à 3, à 4, sont des options qui s’affirment ; dissocier sexualité et procréation, génétique et filiation, devient fréquent, à travers l’Aide Médicale à la Procréation et le recours aux dons de gamètes et d’embryon.
Ces choix interrogent notre conscience, nous questionnent sur un plan éthique et pratique, nous engagent autant qu’ils engagent la vie de possibles enfants. Sensibilisés à la qualité de vie in utero, aux conditions de naissance et aux principes d’une éducation positive, nous tournons aussi notre attention, en amont, vers les conditions de conception.
Ouvrir la première porte d’incarnation et imprimer le projet-sens
Les traditions chamaniques, les pratiques psycho-énergétiques de régression dans le temps, et les actuelles recherches en épigénétique convergent dans l’idée d’une empreinte du moment de conception et des mois qui le précèdent, 3 à 9 suivant les approches. Cette empreinte primordiale trouverait son expression tant sur des plans génétiques et physiques qu’énergétiques et psycho-émotionnels.
A la période conceptionnelle est associé un projet-sens, ou projessence, à partir d’éléments comme les histoires personnelles et transgénérationnelles, l’histoire commune des parents d’intentions comme des autres protagonistes ; leurs ressources, traumas et intentions ; et les conditions de la conception. Ils tissent la trame d’une vie nouvelle. L’enfant emprunte son empreinte de vie à ceux qui l’engendrent et aux conditions de sa conception, peut-être dans une co-responsabilité pour qui considère l’existence possible d’un choix d’incarnation de l’âme.
Recevoir ensemble
Conceptare est le terme latin qui signifie « recevoir ensemble » et est à l’origine des verbes concevoir et conceptualiser : le concept, verbe créateur, s’incarne.
Et à l’heure où beaucoup de femmes prennent leur place dans le monde en tentant d’être un homme comme les autres, il serait tentant de vouloir concevoir un enfant avec sa tête, dans la volonté, le contrôle, instrumentalisant le corps, dans une programmation et une préparation intensive.
En pratique, il apparaît plus porteur et prometteur, de cultiver la disponibilité intérieure, de recevoir avec son corps, son cœur, son âme, une vie en cadeau, plus qu’attendre un enfant-dû.
Cette réceptivité du féminin à la conception se traduit pour certaines personnes par la sensation, quelques semaines ou mois avant la conception, d’un contact avec l’âme de l’enfant, à travers une canalisation, une intuition, un rêve; sont vécues parfois des sensations de présence tierce, de conscience de la conception, au moment-même de la rencontre charnelle fécondante, dans le déploiement de l’onde orgasmique.
Aligner les énergies de vie
Cultiver sa réceptivité avec l’idée que l’énergie suit cette intention, est intuitivement nommé par beaucoup de personnes comme une clé pour se préparer en période pré-conceptionnelle. Des pratiques telles que purification, pratiques alimentaires, massage, acupuncture, ostéopathie, réflexologie, pharmacopées, yoga, qi gong, wutao, sexualité sacrée, méditation, prière, hypnose, sophrologie, analyse transgénérationnelle,… pourront y contriber.
Dans tous les cas, l’enjeu, pour la fécondité est de faire circuler l’énergie dans les matrices qui participent de l’incarnation : ensemencer la terre du désir ; vitaliser le corps, arbre de vie ; pacifier les sources du soi émotionnel et psychique ; dynamiser le jardin du couple et de la sexualité ; explorer les forêts des familles et du transgénérationnel ; épouser le fleuve du temps ; embrasser le ciel du spirituel.
Trouver le chemin de l’unité
Quand la préconception dure longtemps pour des raisons d’infertilité médicale ou sociale – célibat, couple homosexuel – la tête est pleine de questionnements : les pourquoi et pour quoi, sur le sens de ce qui n’advient pas et sur le désir ; les quoi faire, sur la direction concrète à donner aux actions de conception… et cela « pompe » énergétiquement, émotionnellement, psychologiquement.
Et les cœurs, corps et âmes, en souffrance, appellent le soin pour ouvrir et nourrir l’espace du sensible, du sacré, pour booster l’énergie vitale et favoriser une conception naturelle ou assistée.
Les FIV, fécondations in vitro, induisent des ruptures d’unité de lieu, de temps et d’action dans le théâtre de la conception : sexualité et procréation sont dissociées ; les gamètes sont fécondées hors du corps, les embryons parfois implantés après congélation ; lors de conception avec don de gamètes, l’enjeu est l’alchimie avec des énergies tierces.
Ces processus conceptionnels avec recours à l’AMP, Aide Médicale à la Procréation, méritent tout particulièrement la préparation d’une qualité de présence pour assurer la cohérence du processus d’incarnation dans un vécu d’unité, notamment pour la mère et l’enfant.
S’ils peuvent choquer, inquiéter, y compris ceux qui les vivent, de par leur côté « contre-nature », les processus de conception par PMA sont pour beaucoup de personne le début ou la poursuite d’un processus de conscience. Ils peuvent être – et peut-être est-ce leur sens – l’occasion d’accueillir un enfant dans sa singularité et sa sensibilité, et peut-être diront certains dans son choix d’incarnation.
–
crédit photo : Pexels