Acupuncture, ostéopathie, naturopathie, yoga, méditation, sophrologie, hypnose, … vous avez peut-être déjà mis en place toute une série de pratiques préciseuses pour contribuer à votre hygiène de vie, votre santé, votre bien-être et pour potentialiser la réussite de votre prochain protocole de PMA.
Presque comme si je vous recevais en consultation, je vous partage aujourd’hui quelques pratiques complémentaires, façonnées dans le cadre de la consultation d’accompagnement préconceptionnel, inspirées de la PNL et du Voice Dialogue notamment. Elles vous permettent d’être pleinement acteur/actrice de ce protocole et de votre bien-être.
Rendez-vous chez votre médecin pour des prescription, injections, contrôles par prise de sang et échographies, appels réguliers du centre de PMA, déplacements divers, synchronisation – ou plutôt désorganisation – des agendas professionnels et personnels, dans votre situation vous ne pouvez pas « lâcher-prise » comme on vous y enjoint souvent ! Quitte à ne pouvoir faire autrement que de penser à ces démarches pour concevoir et à leur issue, pourquoi ne pas cultiver une pensée féconde !
Osez rêver
« Je n’ose pas y croire, j’ai peur de tomber de haut, de tomber plus bas, … » me dites-vous souvent.
Et en même temps, si vous vous imposez toutes ces démarches coûteuses sur le plan de votre énergie physique et psychique, parfois sur le plan financier, c’est bien qu’une partie de vous y croit, n’est-ce pas ? Si elle devait être déçue, le serait-elle moins parce que vous n’auriez pas osé rêver consciemment ? Et la part de vous qui veut vous protéger en vous soumettant les scenarii catastrophes vous aide-t-elle vraiment en vous rendant frustrée et triste dès maintenant ?
Vous rêvez de procréer, je vous propose de commencer par créer en suivant les indications de l’article créer et oser son rêve d’enfant pour réaliser un collage, incarner une vision de votre désir de fécondité.
Anticipez vos besoins
Puisque votre mental ne peux pas ne pas penser aux démarches à venir, faites-en une force ! La force du mental c’est d’analyser, d’an-ti-ci-per et planifier. Alors pourquoi se priver de cette capacité ? Investissez-là pleinement, faites-le vraiment, de façon mesurée et utile ! Je vous propose de réaliser un retro-planning complet avec des informations médicales, logistiques, évidemment et aussi avec les aspects physiologiques, émotionnels, relationnels !
Voici 4 bonnes raisons de réaliser un rétro-planning :
- clarifier les représentations floues et compléter les informations disponibles
- favoriser l’expression et la coordination
- partager les engagements, mobiliser des ressources
- limiter la rumination et favoriser l’adaptation
L’anticipation satisfait le besoin de contrôle du mental tout assurant que les imprévus et modifications qui ne manqueront pas d’arriver puissent s’intégrer à leur juste mesure dans une vision d’ensemble et que les ressources d’adaptation puissent être mobilisées avec … un stress réduit.
En pratique les étapes qui pourront vous guider
Tracez une ligne de temps puis identifiez et positionnez dans le temps, ces différents éléments :
Etapes médicales
Même si les dates précises sont encore inconnues, positionner les étapes médicales annoncées sera l’occasion de vous assurer que vous avez une représentation précise, et commune au sein d’un couple, du déroulement du protocole, de ses moments-clés (recueil d’ovocytes et de sperme, don éventuel, fécondation, transfert d’embryon, prise de sang de résultat), et également que vous êtes au clair sur le nombre maximal d’embryons implantés et le devenir des embryons surnuméraires par exemple. Sur cette base vous pourrez poser au plus tôt toutes les questions de clarification auprès des équipes médicales, notamment sur les modalités de communication avec eux, un point essentiel pour votre sérénité.
Actions logistiques
En lien avec le déroulé du protocole, identifier les déplacements, présences aux RDV, appels à réaliser, démarches administratives et même courses, repas, gardes de chat ou d’un aîné s’il y en a, … vous permettra de répartir la charge mentale et pratique entre conjoints et avec vos éventuels réseaux d’aide.
Agendas personnels et professionnels
Repérer les possibles conflits d’agenda entre le protocole de FIV et les autres domaines de vie permet de déminer le terrain en prévoyant des plans B.
Etapes physiologiques
Ordonnances, injections d’hormones, prise de sang, … ne font pas un bébé ! La FIV fait parfois perdre de vue que la conception c’est d’abord un processus biologique : dans le corps de la femme des follicules qui maturent, au laboratoire des ovocytes et des spermatozoïdes qui se rencontrent, des cellules qui se divisent et se multiplient, un endomètre et un corps de femme qui se préparent à accueillir un embryon ou plusieurs, … et ce n’est que le début de l’odyssée d’un nouvel être. Le dessiner en regard des étapes médicales, de la pré-conception à la naissance et au-delà, est un excellent support pour visualiser activement une conception réussie. Peut-être vous inspirerez vous des représentations de vos cours de biologie, ou peut-être préférez vous les métaphores et la poésie, comme par exemple celles d’une terre qui se prépare à recevoir une graine qui germe puis donne une jeune pousse qui prend racine …
Besoins émotionnels, psychologiques et relationnels
Repérer et exprimer ses besoins et attentes est fondamental : quel type d’émotions, de sentiments, de pensées, de relations, de rythme ai-je besoin de cultiver à chaque étape du protocole pour le vivre au mieux ?
En répondant à cette question, le couple nourrit un espace d’écoute, d’attention, d’échange et coordination pour vivre ensemble le processus. Pour la femme célibataire, c’est l’occasion de jouer la carte de l’alliance entre ses polarités féminines et masculines pour prendre soin d’elle et aussi d’imaginer comment mobiliser son entourage. Pour chacun, cette anticipation des besoins émotionnels, psychologiques et relationnels permet de mobiliser des ressources personnelles, relationnelles et des accompagnements ad hoc.
Réseaux d’aide, soins et accompagnements thérapeutiques
Chacun-e pourra repérer quels contacts prendre pour des informations, conseils, soins, … bons pour le corps, le cœur et la tête.
Vous pourrez vous inspirer de l’article Tout un village pour enfanter
Ecoutez votre dialogue intérieur et vos émotions
Comme beaucoup, vous avez peut-être identifié comme besoin essentiel pour l’ensemble du parcours de développer sérénité et confiance. Dans les accompagnements, ce sont les plus cités.
Mais face au grand mystère de la vie, l’incertitude fait loi. Et ne pas maîtriser le résultat de la PMA fait souvent le lit d’émotions qui ont mauvaise presse : de la colère face à un présent frustrant, de la peur à l’égard d’un futur incertain, de la tristesse pour des pertes du passé ou des pertes anticipées.
Dans ce contexte, un des champs sur lequel vous pouvez avoir une certaine influence, c’est celui de vos émotions, celles que vous cultivez, que vous entretenez par vos pensées. En développant la conscience sur ce qui se trame sur la scène et dans les coulisses de votre théâtre intérieur, sous forme de paroles, d’images, de sensations, vous pouvez, avec bienveillance, accueillir ces énergies en vous qui alimentent les fameuses « montagnes russes émotionnelles » associées à la PMA. Par exemple,
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- quel est le discours de cette part de vous qui voit rouge, qui rumine sur la clinique qui ne répond pas et le manque de soutien ? quel est le besoin insatisfait qu’elle ne parvient pas à exprimer ? comment le besoin révélé par cette colère peut-il être satisfait autrement ? avec l’aide de qui ? . . .
- comment s’y prend l’aspect de la personnalité qui échafaude des scenarii catastrophe ? quelles images vous livre-t-il qui nourrissent le doute, vous rend vert de peur ? pour quoi d’important vous le resservir encore et encore ? qu’essaie de vous dire la peur ? ne tenterait-elle pas de nous protéger de la tristesse de la perte, et du danger de voir cette tristesse vous anéantir ?
- au nom de quoi, dans ce temps de préparation d’une conception et d’espoir, une facette de vous vous fait éprouver sentiment de perte et tristesse ? qu’est-ce qui se rejoue là, dans ces bleus à l’âme, de l’histoire personnelle, de l’histoire familiale, transgénérationnelle, éventuellement de sentiments de pertes et de deuils non-faits ? qu’est-ce qui a besoin d’être entendu, reconnu, ritualisé peut-être ?
Laisser les parts de soi porteuses de colère, de tristesse et de peur constamment sur le devant de la scène équivaut à vivre la PMA dans un stress permanent et maximal. Les reléguer dans les coulisses et cultiver un optimisme béat, hors de tout principe de réalité, c’est prendre le risque de les laisser nourrir une angoisse sourde. A trop vouloir contenir colère, peur et tristesse sans les écouter, ne risque-t-on pas de les voir faire irruption de façon disproportionnée au moment inopportun ?
Donner un visage, une voix, un discours, une couleur à ces facettes porteuses d’émotions, par exemple lors de séances de Voice Dialogue, une approche thérapeutique jungienne, permettra de les apprivoiser et d’en prendre soin, tout particulièrement pendant les fameux 10-12 jours d’attente.
Cultivez une vision positivement réaliste
Ecouter ce qui se montre de colères, peurs, tristesses sur la scène de votre théâtre intérieur, et prendre conscience de ce qui motive les parts de vous qui expriment ces émotions, leurs messages et besoins cachés, réoriente la dynamique émotionnelle en régulant l’entrée en scène de tous ces « je », toutes ces parties de soi qui s’expriment et chacune disent « je » à leur tour.
C’est à cette condition qu’il est possible de se brancher sur « Radio Confiance » ou « Canal Joie », plus régulièrement, comme on zapperait sur un programme plus intéressant à chaque fois que le téléviseur ou la radio se dérègle. Comment favoriser cela ?
Par exemple en osant soutenir une vision de l’avenir rêvé plus riche et nette : réaliser un collage, un tableau de vision, sur son futur fécond, incluant la vie de parent, guidera les pensées et suscitera les sensations et émotions recherchées
De plus des voix intérieures porteuses d’encouragements pourront vous distiller des affirmations positives, telles des mantras, pour orienter votre attention vers le futur souhaité :
Mon corps est le lieu parfait pour accueillir et mettre au monde mes enfants.
Je suis déjà mère dans mon cœur.
Je cultive le présent de la présence au présent.
Je suis prête à 100% à être enceinte.
Je me réjouis d’être entourée de personnes fécondes.
J’attends du corps médical ce qu’il peut me donner.
Je me prends en charge, je suis actrice de mes choix.
Je sollicite l’aide juste nécessaire.
Ces propositions suscitent souvent cette grande question de savoir s’il ne faudrait pas éviter de trop y croire pour ne pas risquer d’être trop déçu-e-s. Si ne pas y croire signifie envisager un scenario négatif pour ne pas être déçu, compte-tenu des enjeux et des efforts engagés, il y a fort à parier pour que colère et tristesse occupent tout l’espace, même cachées derrière une ironie mordante et une indifférence feinte, pendant tout le protocole de PMA. Ce sera l’occasion de garder le contrôle sur l’échec par une prophétie autoréalisatrice.
Y croire, sans occulter l’incertitude, peut être l’occasion de favoriser des ressentis de confiance et de joie au présent, et ainsi d’informer l’inconscient et le corps sur le chemin recherché et à emprunter.
Créez votre bulle, entrez en maternité, prenez votre place de parent
Anticiper les besoins, écouter le Dialogue intérieur, cultiver une vision positivement réaliste sont autant de façon de faire du mental un allié face au stress de la PMA. En satisfaisant ainsi à son besoin de contrôle, la guerrière à la tête bien faite, l’Athéna sortie de la tête de Zeus, qui chez la femme a l’habitude de tenir les rênes de sa vie et de mettre en œuvre son énergie masculine jusque dans son couple, peut accepter de déposer (un peu !) les armes, de laisser de l’espace pour le/la conjoint-e ainsi que pour d’autres facettes d’elle-même.
En particulier elle peut faire place à l’énergie de la mère, la Demeter, sa terre-mère : elle sait, fondamentalement, qu’un bébé ne se fait pas (qu’)avec la tête, qu’un bébé prend chair dans l’espace du corps et que des processus inconscients sont à l’œuvre. C’est bien là, dans le corps, dans l’inconscient, qu’il lui faut s’accueillir et l’accueillir cette vie nouvelle. Elle devine que pour porter un autre en elle, elle a besoin de descendre dans ses profondeurs, d’informer son corps de son rêve.
Pour rentrer dans sa réceptivité corporelle et psychique, dans sa terre et dans son rêve, pour devenir enceinte, la femme exprime souvent le besoin de rentrer dans une « bulle ». Vivre au présent, disponible au cadeau du présent, ouverte à une forme de sensorialité et de sensualité, en se laissant protéger et porter par l’entourage, sont les besoins qui émergent alors pour la polarité féminine.
Et cela tombe bien, car le/la partenaire témoigne beaucoup de son questionnement sur comment prendre place auprès de sa femme : former une enceinte protectrice autour d’elle, prendre en charge la relation à l’environnement et la gestion du temps, pour qu’elle rentre dans sa bulle et porte la vie, se révèle souvent précieux. Pour les femmes célibataires cette fonction pourra être assurée pour partie par ses propres facettes masculines, pour partie par l’entourage sollicité. Pour tous, se préparer supposera de s’entourer avec justesse, d’être au clair sur quoi dire à qui.
Ainsi peuvent s’incarner pour le temps de la conception et d’une possible grossesse les principes féminins et masculins, qui participent dans leur alliance et leur complémentarité à l’émergence de la vie.
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